La mascarade d'Arion
concerts
En septembre 1603, le roi Henri IV et la reine Marie de Médicis vinrent passer quelques jours dans la ville de Caen.
A cette occasion, Guillaume de Chastillon, compositeur caennais, créa "La mascarade d'Arion" en l'honneur du roi.
Arion était un musicien célèbre de Corinthe. Il partit un jour pour la Sicile concourrir pour un prix. Il y amassa de grandes richesses. Sur le retour, les marins du navire, voyant qu'il possédait beaucoup d'or, entreprirent de le dépouiller et de le tuer. Arion demanda a être revêtu de ses plus beaux habits et de chanter une dernière fois avec sa lyre. Puis il se jeta dans la mer.
Son chant attira les dauphins. Un de ces dauphins le prit sur son dos et le ramena jusqu'au rivage de Corinthe. Arion raconta son aventure au roi, mais celui-ci le prit alors pour un fou et l'enferma. Lors du retour des marins, le roi demanda à ces derniers ce qu'il était advenu d'Arion. Ceux-ci indiquèrent que le musicien était resté en Sicile car il s'y plaisait bien. Ils furent confondus quand ils virent apparaître Arion. Arion fut délivré et les marins furent châtiés.
Cette histoire, racontée par Hérodote (480 av JC / 425 av JC), a été reprise par Guillaume de Chastillon qui a composé 5 chants indissociables en l'honneur d'Henri IV. Arion, vainqueur de tous, symbolise le Grand Roi dont la victoire récente (la signature de l'Edit de Nantes en 1598) était encore présente dans tous les esprits.
A la différence de la signification qu'on lui donne de nos jours, une mascarade n'avait rien de péjoratif à l'époque de Guillaume de Chastillon. Il s'agissait d'un divertissement constitué par des scènes allégoriques ou mythologiques entremêlées de musique et de danse, où les personnages apparaissaient masqués et déguisés.
La mascarade est un précurseur de l'opéra qui apparaîtra en Italie vers 1610.